Le char léger AMX-13 mis au point à la
fin des années quarante par l'Atelier de construction mécanique
d'Issy-les-Moulineaux est l'aîné d'une des plus grandes familles
d'engins chenillés. C'est précisément sur un châssis d'AMX-13
qu'est monté l'obusier automoteur de 105 mm Mk 61, dont la
production en série pour le compte de l'armée française a
commencé à la fin des années soixante à l'Atelier de construction
Roanne sous le nom d'obusier de 105 modèle 50 sur affût automoteur.
Il est encore fabriqué aujourd'hui sur commande par Creusot-Loire,
qui construit et vend à présent tous les engins dérivés de
l'AMX-13. Il a été exporté en Israël, au Maroc et aux Pays-Bas,
où il était doté d'une pièce longue de trente calibres. Il
a été supplanté dans l'armée israélienne par le M109A1 de
155mm, tandis que les français l'ont remplacés par l'automoteur
GCT de 155 mm. Le véhicule est en acier corroyé, lequel protège
efficacement l'équipage contre les tirs d'armes légères et
les éclats d'obus. Le moteur et la transmission sont à l'avant.
Le pilote est placé à gauche et la pièce est à l'arrière.
Des écoutilles sont ménagées sur le toit et à l'arrière de
la coque. Le chef de bord dispose d'une coupole équipée d'épiscopes
qui lui assurent une vision panoramique. La suspension est
du type éprouvé à barre de torsion. Elle comporte de
chaque côté cinq roues de route à pneumatiques, une poulie
tendeuse, un barbotin à l'avant et trois galets support.
Les chenilles sont en acier, mais elles peuvent recevoir des
coussinets en caoutchoutés pour réduire les dégâts au système
routier. La pièce est dotée d'un frein de bouche à double
chicane. Elle pointe en site de - 4° 30' à + 66°, et en azimut
sur 20° à gauche et à droite. Ces manoeuvres se font manuellement.
Les munitions sont à charge séparée. Elles comprennent un
projectile brisant HE de 16 kg et dont la portée maximale
est de 15.000 m, et un HEAT( charge creuse) antichar capable
de percer, à 1.000 m, 350 mm de blindage frappé perpendiculairement
(105 mm seulement avec une incidence de 65°). La dotation
normale en munitions est de 56 projectiles, dont six obus
HEAT. Une mitrailleuse antiaérienne de 7,62 mm ou de 7,5 est
montée sur le toit, tandis qu'une autre est transportée à
l'intérieur du véhicule pour la défense rapprochée, 2.000
cartouches sont disponibles pour ces armes. Le Mk 61 n'est
pas amphibie et n'est pas doté d'une protection NBC. Une nouvelle
tourelle mobile sur 360° avait été mise à l'étude qui devait
équiper un Mk 61 transformé. Cette version n'a cependant jamais
été fabriquée en série, bien que la Suisse en ait acheté quelques
prototypes à fin d'essais, car elle venait à un moment où
de nombreux pays avaient décidé de remplacer leurs pièces
de 105 mm par des pièces de 155 mm beaucoup plus efficaces.
Dans la majorité des cas, ce furent d'ailleurs des M 109 américains
qui furent choisis. Le châssis du Mk 61 a également été utilisé
expérimentalement pour équiper un poseur de mines et le système
lance-missiles Roland, mais il ne semble pas que cette
solution ait été retenue. Un canon antiaérien jumelé de 30
mm, automoteur, fabriqué pour l'armée française dans les années
soixante, est basé sur un châssis similaire.
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