Plusieurs prototypes de systèmes de défense
antiaérienne automoteurs ont été conçus au cours des années
cinquante pour faire face aux exigences de l'armée française;
Il fallut attendre cependant la fin des années soixante pour
qu'un modèle soit jugé suffisamment élaboré pour passer à
la production en série. Ce modèle fut désigné AMX-13 DCA
(Défense contre avions). Il consistait en un châssis
de AMX-13 avec une tourelle d'acier montée à l'arrière de
la coque. La première firme à participer à la construction
du véhicule fut la SAMM; la CGT (rebaptisée Thomson-CSF)
fournit le radar et les éléments électroniques qui lui
sont associés; la firme suisse Hispano-Suiza (relayée aujourd'hui
par Oerlikon-Bührle) livra les armements et les munitions.
. Soixante exemplaires de l'engin furent construits pour l'armée
française, qui les reçut tous en 1969. En 1984 , ,le AMX-13
DCA restait le seul système de canon antiaérien automoteur
en service dans l'armée française. Celle-ci aurait dû recevoir
des des systèmes bitubes de 20 mm VADAR montée sur les châssis
sur roues VAB. Cette commande fut annulée pour des raisons
d'ordre économique. L'armement principal du AMX-13 DCA
consiste en un canon bitube HSS-831A de 30 mm dont la mobilité
en site varie entre +85° et - 5° à une vitesse de 45° par
seconde; la tourelle effectue une rotation de 360° bà raison
de 80° par seconde . Chaque canon dispose de 300 coups. Le
tireur peut sélectionner le tir au coup par coup, des rafales
de 5 à 15 coups ou le tir entièrement automatique. Les étuis
sont éjectés hors de la tourelle en même temps que les attaches.
,Dans sa fonction antiaérienne, l'arme a une portée maximale
effective de 3.500 m. Ses effets contre des cibles au sol
sont remarquables. A l'arrière de la tourelle se trouve le
radar de veille Oeil Noir 1, qui est escamotable a l'intérieur
de la tourelle. Les canons pointent normalement à l'aide du
radar et des éléments de visée antiaériens; en outre , l'engin
dispose d'éléments de visées pour traiter les cibles au sol
. De chaque côté de la tourelle se trouve une batterie de
trois lanceurs de fumigènes. Au cours des années soixante,
cette tourelle DCA a également été montée sur des châssis
de char AMX-30. Cette combinaison n'a pas été retenue par
l'armée française qui avait déjà passé commande de système
SAM Roland , eux aussi montés sur châssis de AMX-30. Pour
renforcer sa défense rapprochée , assurée par des systèmes
mobiles de missiles SAM Thomson CSF/Matra Shahnine, l'Arabie
Saoudite a commandé 53 exemplaires d'une version modernisée
de cette tourelle montée sur un châssis de AMX-30; en 1984
, tout ce matériel avait été livré. L'ensemble est désigné
AMX-30 SA. La tourelle est équipée du radar plus puissant
Oeil Vert de Thomson-CSF et de systèmes électroniques plus
perfectionnés. Thomson-CSF, de concert avec la firme SAMM,
a aussi conçu la tourelle SABRE. Celle-ci a déjà été installée,
à titre d'"essai, sur des châssis de Chieftain,
de Marder et de transports de troupes blindés Steyr-Daimler-Puch.
Cette nouvelle tourelle dispose également de canons bitubes
de 30 mm.
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