Au milieu
des années 70, la firme belge BN Constructions Ferroviaires
et Métalliques entreprit de développer avec
ses fonds propres un véhicule blindé de transport
de troupes devant être constitué d'un certain
nombre de pièces déjà utilisés
par des véhicules civils. Le premier prototype SIBMAS
fut achevé en 1976. L'un de ces deux prototypes fut
testé par l'armée malaisienne, en compétition
avec d'autres véhicules proposés par des compagnies
européennes, ainsi que nord et sud-américaine.
Pour répondre à ses besoins , la Malaisie sélectionna
finalement deux véhicules : le Condor 4 x 4 conçu
par la firme ouest-allemande Thyssen-Henschel et le véhicule
belge SIBMAS 6 x 6. La commande pour ce dernier , passée
en 1981, se chiffra à 50 millions de dollars, et les
premières livraisons s'effectuèrent en 1983.
La Malaisie reçut 24 exemplaires de SIBMAS Armoured
Recovery Vehicle (ARV) (Véhicule de dépannage
blindé) et 162 exemplaires de SIBMAS Armoured Fire
Support Vehicle 90 (AFSV-90) (Véhicule d'appui-feu
blindé SIBMAS-90). Ce dernier avait une tourelle biplace
conçue et réalisée par Cockerill, armée
d'un canon Cockerill Mk III de 90 mm, d'une mitrailleuse coaxiale
de 7,62 mm et d'une autre de même calibre pour la défense
antiaérienne, ainsi qu'un système de contrôle
de tir OIP. La caisse du SIBMAS est une construction en acier,
entièrement soudée, assurant à l'équipage
une protection totale contre les armes à feu individuelle
et les éclats d'obus. Le conducteur est assis à
l'avant du véhicule, l'équipage se tient au
centre et le moteur est placé à l'arrière
gauche. Un petit passage relie le compartiment des troupes
à une porte située à l'arrière
de la caisse, à droite. Des portes s'ouvrent sur chaque
flanc du véhicule et, au sommet du compartiment des
troupes , des trappes sont installées. En fonction
du modèle, des fentes de tir et des épiscopes
sont éventuellement aménagés sur les
côtés et à l'arrière du compartiment
des troupes. Le moteur est couplé à une transmission
automatique ZF disposant de six rapports avant et un arrière,
ainsi qu'à un convertisseur de couple hydrodynamique
. La direction est assistée sur le train avant et,
le cas échéant, le véhicule peut-être
équipé d'un treuil à commande hydraulique
permettant au SIBMAS de se dépanner lui-même
ou de secourir ses confrères ayant subi une défaillance
technique. Le modèle de base ne requiert aucune préparation
pour être totalement amphibie; il est propulsé
dans l'eau par ses roues à une vitesse de 11 km/h.
On peut se procurer en option des appareils de vision nocturne,
une climatisation, un chauffage , et un système de
protection NBC.Il est possible également d'équiper
le SIBMAS de la tourelle française ESD pourvue d'un
canon antiaérien de 20 mm et d'un radar de surveillance,
de la tourelle LYNX de 90 mm, et de la tourelle Serval 60/20,
ainsi que toute une gamme d'armes légères telles
que les mitrailleuses jumelées de 7,62 mm. L'armement
principal est habituellement installé à l'arrière
du siège du conducteur. |