Le cahier
des charges du missile sol-air Bloodhound Mk 1 a été confié
par la Royal Air Force à la Bristol Aeroplane Company (aujourd'hui
British Aerospace) et à Ferranti vers la fin des années quarante,
mais les premiers modèles opérationnels n'ont vu le jour qu'en
1958. Dérivé très perfectionné du Mk 1, le Mk 2 est entré
en service en 1964 et la RAF l'a tout d'abord mis en place
en Grande-Bretagne, en Allemagne, et à Singapour. Depuis les
unités basées en Allemagne ont été redéployées sur le sol
britannique, tandis que celle de Singapour étaient transmises
au Singapour Air Defence Command. Le Mk 2 est également utilisé
par la Suisse sous le nom de BL-84 . La Suède a également
utilisé ce type de missile, abandonné aujourd'hui. Une unité
normale de Bloodhound se compose de quatre missiles montés
sur lanceurs individuels, et d'un poste de contrôle de tir.
Deux versions de ce poste de contrôle ont été mises au point
par Ferranti : le Firelight, aérotransportable et le Scorpion,
semi-transportable de portée beaucoup plus grande. L'engagement
d'un Bloodhound se passe de la façon suivante : une cible
est détectée par un radar de veille, qui peut être celui d'une
unité de Bloodhound ou un élément du système général, lequel
décide alors quel type d'arme doit entrer en action. Les coordonnées
de l'appareil ennemi sont transmises au radar du Mk 2 qui
localise sa cible, la suit et l'illumine. Les informations
qu'il recueille sont simultanément envoyées à l'ordinateur
du poste de tir qui détermine les paramètres d'intervention
optimale. Quand l'objectif est à bonne portée, un missile
est lancé. Le récepteur placé dans son nez détecte les radiations
réfléchies par la cible et assure son guidage. La tête explosive
qui est en fait placée assez en retrait du nez de l'appareil
est très puissante. Sa mise à feu est déclenchées par une
fusée de proximité fabriqué par EMI Electronics. Le Mk 2 est
lancé par quatre moteurs d'appoint à carburant solide qui
sont largués lorsque la vitesse du son est atteinte. Deux
statoréacteurs Thor prennent alors le relais. Montés à l'extérieur
du fuselage, ils confèrent au Mk 2 une portée exceptionnellement
longue (80 km) et une vitesse maximale d'environ 3 680 km.
Les commandes de l'appareil se composent de deux ailes mobiles
qui assurent sa maniabilité et d'un empennage fixe pour améliorer
sa stabilité. Le missile vole par roulis et tangage, un peu
à la manière d'un oiseau : les ailes ont d'abord actionnées
séparément pour prendre la direction puis solidairement pour
la maintenir et compléter la manoeuvre. Le système de guidage
est presque totalement réalisé sur un circuits imprimés, ce
qui facilite la maintenance et permet de réduire le temps
d'intervention : il suffit de remplacer le composant fautif
pour que le Mk 2 redevienne très vite opérationnel. Néanmoins,
les Bloodhound seront remplacés par des matériels plus adaptés
aux nouveaux besoins. |