Tenant compte
du succès de l'AEC Mk 3 et du Daimler Mk 2 durant la
guerre, l'armée de terre britannique exprima le besoin
d'un nouveau véhicule blindé armé d'un
canon de 2 livres. Mais il apparut immédiatement que
cette arme serait inefficace contre les engins blindés
des années cinquante. C'est pourquoi l'Armement research
and Development Etablishment commença les études
de conception d'un nouveau canon de 76 mm, le L5. Le châssis
du FV601 Saladin est très proche de celui du transport
de troupe Saracen mis au point par la firme Alvis à
cette époque. Compte tenu des besoins justifiés
par les opérations anti-guérilla en malaisie,
la production du Saracen eut la priorité sur celle
des prototypes du Saladin. Les usines Alvis étant surchargées,
les six premiers Saladin de présérie furent
construits dans les établissements Crossley Motors
à Stockport , dans le Cheshire. Le Saladin fut évalué
en 1956 et la production commença deux ans plus tard
aux usines Alvis de Coventry, où elle se poursuivit
jusqu'en 1972 autant pour le marché intérieur
que pour l'étranger; 1.177 véhicules ont été
construits. Dans l'armée britannique, le Saladin a
été remplacé par le véhicule chenillé
Scorpion, armé d'une nouvelle version du canon de 76
mm désigné L23. Un petit nombre de Saladin est
encore en service dans les troupe britanniques de Chypre.
La caisse du Saladin est en acier. Son épaisseur varie
de 8 mm à 16 mm. Le blindage de la tourelle atteint
un maximum de 32 mm à l'avant et de 16 mm sur les côtés
et à l'arrière. Le pilote bénéficie
d'une excellente visibilité vers l'avant et sur les
côtés. Le chef de voiture, qui fait fonction
de chargeur, est assis dans la tourelle à droite, le
tireur à gauche. Le moteur et la transmission sont
à l'arrière. Les six roues sont motrices, les
quatre roues avant étant directrices. Le véhicule
peut continuer à rouler sur cinq roues. Le canon de
76 mm est monté dans une tourelle pivotant sur 360°.
Le débattement de la pièce est compris entre
- 10° et + 20*. La dotation en munitions est de 42 obus
du même type que ceux du scorpion : obus à mitraille,
anti-chars à écrasement, explosifs, éclairants
et fumigènes ( tous deux au phosphore avec émission
par le culot). L'armement secondaire se compose d'une mitrailleuse
de capot de 7,62 mm pour la défense antiaérienne
et d'une mitrailleuse coaxiale de 7,62 mm, avec une provision
de 2.750 cartouches. Six tubes lance-fumigène à
mise à feu électrique sont montés de
chaque côté de la tourelle. Il y a eu peu de
versions différentes du Saladin, l'une des plus intéressantes
étant la version amphibie. |